Vins

Origine et histoire du vin


Dossier réalisé par le Musée des Tumulus de Bougon
à l’occasion de l’exposition Le vin, nectar des Dieux

Aux origines du vin

Apparu il y a huit mille ans dans le berceau fertile du Proche-Orient, le vin a traversé les plus grandes civilisations de l’Antiquité : mésopotamienne, égyptienne, grecque, étrusque, romaine, celte…

Des premières villes néolithiques à la chute de l’Empire romain, de Noé à Dionysos, il incarne LA civilisation donnée aux Hommes. La culture du vin s’est propagée sur des milliers de kilomètres, jusqu’aux côtes de l’Atlantique et de l’Océan Indien. Le vin a inspiré de très grands chefs-d’oeuvre. Son histoire est celle des peuples de l’Antiquité. Elle témoigne des échanges culturels, des voies commerciales, des progrès technologiques et sociaux.

Premier Grand Cru Classe
Château Margaux 1964

Génie des hommes

Les premiers chapitres de l’Histoire du vin se sont déroulés au Proche-Orient, berceau de l’agriculture et de l’écriture. Les textes mentionnent très tôt son existence : ainsi dans l’Ancien Testament, Noé en régale déjà les ouvriers chargés de construire l’Arche.
Doté d’un plus fort taux d’alcool, le vin se conserve mieux que la bière, issue de la fermentation des céréales : froment, orge, blé, seigle ou encore avoine.
Selon l’agronome romain Columelle, on agrémentait le raisin d’ingrédients divers tels que du moût, du sel, du gypse, du marbre, des aromates, de la résine ou de la poix.
Le vin des Anciens surprendrait le palais d’un amateur du XXIe siècle !

Le premier vin de l’Humanité

 » L’invention  » du vin est sans doute due au hasard. Il est produit à partir du fruit de la vitis vinifera, dont le jus fermente naturellement.
Son histoire commence au Néolithique. La vigne sauvage est alors domestiquée et des solutions trouvées pour limiter la fermentation du raisin.
La présence de résine de térébinthe, identifiée dans des céramiques découvertes en Iran, a permis d’authentifier les premiers vins. En effet, cet agent conservateur qui parfume le vin, l’empêche surtout de tourner en vinaigre.
Il y a 8000 ans, les hommes produisaient, stockaient, consommaient et échangeaient déjà du vin dans les régions montagneuses du Moyen-Orient.

Plaisir des vivants

Son goût incomparable et l’ivresse qu’il procure font du vin le symbole des plaisirs terrestres ou célestes : au banquet, à la table des Rois et des Dieux, bonne chère rime avec volupté de la chair.

Très tôt, les excès qu’il engendre obligent à réglementer sa consommation : selon les lieux et les époques, le vin est bu pur ou mêlé d’eau, en commun ou en solitaire, réservé à une poignée de privilégiés ou interdit aux femmes.

Dans l’Antiquité, le bon usage du vin distingue les cultures  » civilisées  » des peuples  » barbares  » : Perses, Thraces ou Celtes, incapables de juguler leur soif tels les satyres de la mythologie grecque.

Coupe attique
Coupe attique, Grèce, VIe siècle av. J.-C.,Musée Vivenel, Compiègne

 

Coupe en argent, Egypte

Coupe en argent, Egypte, Ve siècle av. J.-C.,

Musée des Beaux-Arts, Agen

Instrument de pouvoir

Le vin ressemble au sang, liquide vital qui symbolise les liens d’hérédité et d’alliance. A ce titre, il est le privilège des divinités et des puissants. Boire, partager le « sang de la terre « , permet de s’approprier une part de l’immortalité. D’Osiris au Christ, en passant par Dionysos, le vin est l’emblème des Dieux qui renaissent.

Offert en libation ou gracieusement dispensé lors des festins, il est l’instrument du pouvoir.

Le souverain et les élites se distinguent par la possession de somptueux services à boire, exhibés de leur vivant lors de banquets et emportés dans le secret de leur tombe.

Nectar des Dieux

Donner à boire aux Dieux et aux morts est un devoir pour tous les hommes, riches ou pauvres. Pour étancher leur soif, le vin coule à flots dans les temples et les nécropoles.

Tout repas, tout sacrifice s’accompagne de libations de vin. Le geste consiste à  » sacrifier  » une part du liquide avant de le consommer. Soit il est déversé dans la terre, pour abreuver les divinités souterraines

qui favorisent la fertilité du sol, soit il est brûlé sur l’autel, pour accélérer sa montée vers l’Olympe. Dans les deux cas, la libation s’effectue à l’aide d’une coupe hémisphérique (phiale) ornée d’un ombilic central symbolisant l’origine du monde.

Situle étrusque utilisée pour les

libations aux Dieux,

Bronze, Ve siècle av. J.-C.,

Musée des Antiques, Toulouse

Situle étrusque

Source : https://www.hominides.com/html/dossiers/vin-origine-histoire.php